Durant mes vacances à vélo à l’été 2020, j’ai rejoint la Vélodyssée à Rochefort depuis la Flowvélo (description de la Flowvélo ici). J’ai remonté à vélo la côte Atlantique en suivant l’itinéraire de la Vélodyssée jusqu’à Pornic, en passant par La Rochelle, le marais poitevin, les Sables d’Olonne, l’île de Noirmoutier pour environ 380 km en 5 jours.
La Vélodyssée est l’un des itinéraires à vélo le plus développé de France. C’est la portion française de l’Eurovélo 1 – Atlantic Coast route, un itinéraire vélo qui traverse l’Europe le long de la côte Atlantique. Ce qui explique les petits drapeaux européen avec un 1 qui figurent sur les panneaux d’indication.
En quelques mots
Le tracé de l’itinéraire est disponible ici. Le tracé est très bien balisé, il n’est pas indispensable d’avoir un gps pour se repérer.
L’itinéraire est plat dans la portion que j’ai emprunté. Il n’y a quasiment aucune montée, hormis en arrivant sur Pornic. Il est à la portée de tout le monde, y compris avec des enfants.
J’ai donc croisé beaucoup plus de cyclotouristes que sur la Flowvélo, c’est un itinéraire très fréquenté. J’ai notamment vu beaucoup de familles avec des enfants de tous les âges et avec tous les types d’arrangements : enfants dans la carriole, en follow-me, sur leurs propres vélos avec leurs propres sacoches ou en tandem. (Plus d’info sur les us et coutumes des cyclovoyageurs en bas d’article.)
En termes de paysage, le parcours est assez varié. On roule au milieu des marais (avant La Rochelle et aux abords des Sables d’Olonne), on traverse des pinèdes, on découvre de très belles villes. Et évidemment, on voit très régulièrement l’océan Atlantique. Le parcours n’est pas toujours directement le long de l’océan, on alterne portions où on le longe et portions où on le découvre au détour d’un virage. Il est donc possible de se baigner à de nombreuses occasions.
En termes d’hébergements, j’ai dormi en camping sauf une nuit aux Sables d’Olonne où j’avais loué un appartement. Cette portion de la côte est très touristique, il y a donc de très nombreux campings, aucun souci de ce côté-là. Je n’ai pas eu de problème de campings complets (j’y étais aux environs du 15 août), il y a toujours une petite place pour un cyclovoyageur. Attention toutefois, certains de ces campings offrent de très nombreux services qui peuvent faire monter très vite le prix de l’emplacement.
Le détail du parcours
11 août – J1 sur la Vélodyssée / 4ème du voyage : Rochefort – La Rochelle
Le premier jour sur la Vélodyssée correspond au 4ème jour de mon voyage à vélo de l’été 2020. J’avais rejoint Rochefort vers midi et après avoir fait mes courses au marché, j’ai repris ma route sur la portion commune entre la Vélodyssée et la Flowvélo entre Rochefort et La Rochelle.
C’est une partie très spectaculaire et plaisante : d’abord, on découvre le pont Transbordeur. C’est un pont avec une nacelle qui bouge pour traverser la rivière. Il a été inauguré en 1900. Il ne sert aujourd’hui plus qu’aux piétons et aux cyclistes et j’ai eu la chance de le voir fonctionner. Malheureusement, mon parcours reste du même côté de la Charente, je n’ai pas besoin de l’emprunter. Les voitures ont maintenant un nouveau pont plus efficace mais beaucoup moins charmant. Attention, il n’est en fonctionnement que pendant la saison d’été. Je m’étais d’ailleurs retrouvée coincée lors d’une précédente microaventure lorsque j’avais fait le parcours en sens inverse pour aller vers le sud.
Ensuite, on roule au milieu de la superbe station de lagunage de Rochefort. Rien n’indique qu’il s’agit d’un ouvrage d’assainissement, on ne voit que des étendues d’eau, des roseaux et des oiseaux. Pour en savoir plus sur le fonctionnement de cette station, c’est par ici.
En fin d’après-midi, j’arrive à La Rochelle, ville très accueillante pour les vélos avec beaucoup de pistes cyclables. La Rochelle est très connue pour avoir mis en place le premier système de vélo en libre service (l’ancêtre du vélib ou vélo’v) en 1976 : les vélos jaunes.
Je rejoins enfin un camping à l’est de La Rochelle à Dompierre-sur-Mer, le Verger, qui est particulièrement accueillant pour les cyclovoyageurs. Je recommande !
Avec 58 km sur la Vélodyssée mais 98km au total pour la journée, j’ai mérité une bonne nuit de repos.
12 août – J2 : Dompierre-sur-Mer – Saint-Vincent sur Jard
Cette portion entre Belle-Croix en Saint-Vincent-sur-Jard n’a pas été ma préférée du parcours.
Déjà, la journée a démarré sous la pluie. Une belle pluie qui a durée jusqu’au milieu de l’après-midi.
On traverse la partie dite « desséchée » du marais poitevin (mais un peu humide quand même).
Ensuite, à partir de La-Faute-sur-mer, c’est une portion très touristique. On avance de station balnéaire en station balnéaire, entouré de campings 4 étoiles. La portion dans la pinède entre La Tranche-sur-Mer et Saint-Vincent-sur-Jard offre une variété bienvenue au début mais les petites montées/descentes incessantes dans un sol sableux ont vite raison de ma bonne humeur. Je finis même par rechercher des raccourcis par la route.
En arrivant à Saint-Vincent-sur-Jard, je ne trouve qu’un camping 4 étoiles où m’arrêter. Quasiment 40€ pour un emplacement pour une personne, avec le bruit des animations jusqu’à 23h, c’est pas le meilleur choix d’hébergement du séjour.
84 km en fin de journée.
13 août – J3 : Saint-Vincent-sur-Jard – Les Sables d’Olonne
Cette journée sera beaucoup plus sympathique que la précédente. Déjà elle me permet de découvrir le château de Talmont Saint-Hilaire. Ensuite, c’est ma première rencontre du voyage avec les marais salants et je ne suis pas déçue.
Enfin, j’atteins vite mon objectif du jour, les Sables d’Olonne, car j’y retrouve des amis. Nous avons loué un appartement pour l’occasion et j’en profite pour laver toutes mes affaires. Donc, lorsqu’une petite ondée me surprendra en début de soirée, ça sera avec mes uniques vêtements secs restants… Pas grave, il n’y a aucune mauvaise humeur qu’un bon repas entre amis ne puissent remonter !
Total du jour : 38km
14 août – J4 : Les Sables d’Olonne – île de Noirmoutier
Je pars tôt ce matin car une grosse journée m’attend. Je dois pédaler jusqu’à l’île de Noirmoutier où m’attendent d’autres amis.
Au départ des Sables d’Olonne, je traverse d’abord les magnifiques marais salants dans ce qui sera probablement la plus belle partie du voyage.
Puis la route se poursuit en longeant la côte, l’océan n’est jamais loin. Je suis en plus accompagnée d’un grand soleil. Arrivée en vue de Noirmoutier, il faut encore franchir le pont. Je choisis de poursuivre encore davantage la route pour aller visiter le village de Noirmoutier-en-l’Île avant de retrouver mes amis au camping.
Au final, ça sera la plus grosse journée du voyage : 106 km.
15 août : J5 sur la Vélodyssée / 8ème de mon voyage : Noirmoutier – Pornic
Ce matin, le réveil sonne tôt et je me lève sans difficulté car je démarre la journée par une étape attendue du voyage : le passage du Gois !
Il s’agit d’une route submersible qui relie l’île de Noirmoutier au continent et qui ne peut être franchie qu’à marée basse. Donc deux fois par jour. Ce matin-là, il fallait que je l’ai franchie avant 10h pour ne pas me retrouver les pieds dans l’eau.
Et je ne fus pas déçue : c’est une super expérience de passer sur une route posée à même le sable. Certains viennent en voiture exprès se garer dans le sable pour ensuite poursuivre à pied vers le large en quête de coquillages à pêcher.
Cette étape franchie, je poursuis ma route, toujours en longeant l’océan. En milieu d’après-midi, j’arrive à Pornic où je monte (et descends !) les seules cotes de ces 5 jours sur la Vélodyssée. Juste à l’heure pour prendre une glace avec encore d’autres amis avant leur train de retour. Ils venaient juste de finir leurs parcours sur la Vélodyssée avec 2 enfants en bas âge. Comme quoi, tout le monde peut le faire !
Je finis la journée au camping au-dessus de Pornic avec 59 km au compteur.
Mon arrivée à Pornic signe la fin de mon parcours à vélo sur la Vélodyssée le long de l’océan Atlantique et de ma première semaine de voyage. Le lendemain, je prendrais le train pour Nantes pour m’y reposer 2 jours et surtout entrer en Bretagne où se passera la suite de mon voyage.
Les us et coutumes des cyclovoyageurs sur la Vélodyssée
Il est d’usage, sans que je sache pourquoi, de se dire bonjour entre cyclovoyageurs lorsque l’on se croise. On ne dit en revanche pas bonjour à tous les cyclistes. Il faut savoir distinguer le cyclovoyageur du cycliste lambda. Dans les portions peu touristiques, pas de souci. Chaque cycliste que vous croisez est un cyclovoyageur que vous pouvez saluer sans souci. En revanche, lorsqu’on est au milieu des stations balnéaires, il devient plus difficile de distinguer le cyclovoyageur des vacanciers se rendant à la plage à vélo. D’autant que certains cyclovoyageurs voyagent très léger et que certains transportent leur maison juste pour aller à la plage. Mais sachez que l’usage perdure et qu’il est de bon ton de se saluer même dans ces portions très fréquentées.